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Rencontre avec Rémi Camus, aventurier engagé

Rémi Camus, aventurier engagé et  formateur en survie s’est prêté au jeu de l’interview Ta Belle Mer.

C’est avec joie que nous vous dévoilons cet article dans lequel Rémi revient sur son parcours, nous partage les moments forts de ses explorations, sur son éveil quant aux enjeux environnementaux et sur ses actions pour sensibiliser toujours plus de personnes à la sauvegarde de notre planète.

Rencontre.

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©Rémi Camus – LAMSPICS

Bonjour Rémi, peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

Après avoir travaillé dans la restauration pendant près de 8 ans, j’ai souhaité changer de vie.

Etant gamin et vivant à la campagne, je passais beaucoup de temps dans les forêts à construire des cabanes. C’était quelque chose de plutôt sympa et je me suis dit pourquoi pas retourner à ça. Le livre de Jamel Balhi qui a traversé l’Amérique en courant d’Alaska à Terra del fuego m’a conquis et m’a incité à me dire : “il faut que tu changes de vie”, “si lui peut le faire, tu peux le faire aussi”.

C’était un changement total, j’ai donc organisé ma première aventure en Australie en 2011. Cela m’a pris 8 mois pour mettre ça en place. J’ai traversé l’Australie de Melbourne à Darwin (5400 km), le but était au départ très personnel, je voulais voir si j’étais capable de me dépasser.

Et puis de fils en aiguilles, j’ai rencontré Philippe Ferrer, le président de l’association française du syndrome de Lowe, dont je suis le parrain depuis 2018 et donc j’ai décidé de porter un message sur cette maladie.

J’en ai aussi profité pour rencontrer les aborigènes, j’ai passé 25 jours en tout avec eux dans deux communautés différentes. C’est à ce moment-là que j’ai découvert la rareté de l’eau.

Ensuite, j’ai fait ma deuxième aventure: la descente du Mékong en hydrospeed. Je suis parti du Tibet pour aller jusqu’au Vietnam (4400 km) afin de rencontrer les populations et comprendre leur mode de vie autour de l’eau. C’est assez dingue car quand tu arrives au Vietnam, tu vois qu’il y a une pollution en constante augmentation et tout ça termine dans les mers et océans.

En 2018, j’ai donc décidé de faire un tour de France à la nage en partant de Dunkerque jusqu’à Monaco (2650 km) pour alerter les gens et les sensibiliser à la protection du milieu marin et de la pollution que l’on pouvait retrouver.

 

Quel a été l’élément déclencheur de ta volonté d’alerter et sensibiliser quant à la sauvegarde de notre planète ?

Je pense que c’est le manque d’eau en Australie. J’ai dû boire ma pisse pour ne pas mourir après 4 jours dans le désert. C’est ça qui m’a perturbé car je me suis dit que si ça m’affecte moi pendant ma traversée, il y a des personnes qui doivent se battre toute leur vie pour avoir un accès à l’eau. C’est ça qui me motivait dans mon combat.

Et puis, je l’ai souvent dit aux enfants quand j’étais dans les écoles : on ne peut pas se battre pour quelque chose dont on ignore l’existence. On est sensibles à quelque chose parce que ça nous a touchés personnellement.

J’ai donc dit aux enfants: “Pour voir la beauté de la planète, allez la découvrir, vous allez vous rendre compte de sa fragilité et pourquoi il est important de se battre pour la préserver”.

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©Rémi Camus

Quelle est l’expédition qui t’a le plus marqué ? 

C’est une question assez dure car elles sont toutes très différentes.

Le Mékong a été une aventure très compliquée socialement parlant car il fallait parler aux gens même après avoir fait 14/15h de palmage et que tu étais crevé.

L’Australie c’était compliqué car il y avait beaucoup de solitude, j’étais tout seul au milieu du désert, il y avait des routes à perte de vue et une chaleur écrasante.

Le tour de France à la nage c’était une aventure très intérieure car j’étais privé de tous mes sens.

Mais je pense que celle qui m’a le plus “marqué”, ça reste la première, l’Australie car c’était la première fois que je faisais ça et je suis totalement sorti de ma zone de confort, je ne savais pas si j’était capable de traverser l’Australie en courant. C’était une épreuve assez ouf et j’en garde de très bons souvenirs, même pendant les mauvais moments.

Peux-tu nous parler de l’émission On vous embarque ?

En effet, j’étais présentateur de cette belle émission qui a été annulée depuis. On était plusieurs personnes à présenter une thématique et la mienne, c’était tout ce qui était aventure, sport. J’ai eu la chance de tester plein d’activités sportives en région Centre Val de Loire : escalade, parachute, course d’obstacles.

Je trouvais ça super sympa de pouvoir rencontrer des personnes qui essayent de valoriser leur territoire en proposant plein d’activités.

Je regrette qu’elle soit terminée mais on avait épuisé tout ce qui était possible de faire en région Centre Val de Loire. J’aimerais beaucoup qu’elle puisse repartir sur une autre région, pourquoi pas Rhônes Alpes car là-bas il y a des activités de dingue. Je croise les doigts.

Aurais-tu une recommandations d’Ouvrages et films à nous faire ?

Je suis plus sur les films car je trouve que les images sont plus beaucoup plus impactantes à l’heure actuelle où les gens n’ont pas le temps de lire.

J’ai beaucoup aimé le documentaire “Waterlife”, l’importance de l’eau sur terre. Il parle des différents écosystèmes aquatiques qui existent sur notre planète et la place que l’eau a sur la Terre. 

Ensuite, un truc que j’aime énormément, là on ne parle pas de l’eau mais de la planète en général, c’est la série “My Planet” sur Netflix qui est admirablement bien tournée, c’est magnifique. Il y a des scènes qui ont pris des mois voire des années à être réalisées.  On y voit vraiment la fragilité de notre écosystème. 

C’est une série que je recommande pour les amoureux de la nature mais également pour ceux qui souhaitent comprendre pourquoi notre planète est si fragile. 

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©Rémi Camus

Quelques actions concrètes à mettre en œuvre dans le quotidien professionnel pour protéger notre belle planète ?

Il y a plein d’actions qui relèvent souvent du bon sens. Il suffit de ne pas penser uniquement à sa personne mais de se tourner vers les autres, avoir plus de respect : venir avec une gourde pour boire de l’eau, trier ses déchets, sensibiliser les gens, en parler autour de soi, pourquoi pas développer des projets en interne. 

On a tous en nous la capacité de changer les choses à notre échelle: se baisser pour ramasser un papier, dire à son collègue en prenant des pincettes “non il ne faut pas que tu mettes ce papier ici”. Il y a un système de tri sélectif au bureau alors respectons-le.
Ce sont plein de petits détails et je suis persuadé que la clef de la réussite est l’éducation.

Quels sont tes projets pour 2022 ?

Il y en a plein mais si on parle de la prochaine aventure, je vais tenter durant l’été 2022 (août-sept) de traverser Calvi-Monaco à la nage. Cela a déjà été fait mais pas de la façon dont je voudrais le faire. 

Ce n’est pas pour dire que je suis le meilleur, mais vraiment d’utiliser l’exploit sportif pour véhiculer un vrai message de sensibilisation. 

Je voudrais tenter de faire cette traversée en totale autonomie et sans assistance. J’estime faire entre 8 et 15 jours de nage en fonction des conditions météo, de ma condition physique parce qu’il faut que je tracte une plateforme derrière moi pour transporter mon eau et ma nourriture, chose qui va être assez rock’n’roll. 

Le tout va être immortalisé et on va en faire un film donc j’espère qu’il pourra être aussi pertinent que les ressources filmographiques évoquées précédemment.

 

Merci Rémi et à bientôt !

 

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